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Thomas d'Aquin - DePot.q1a5 - Toute volonté, en tant que volonté, veut naturellement et nécessairement une certaine fin

  • Cette même volonté voudra les nécessairement les moyens sans lesquels cette fin ne peut être atteinte

Il faut que n’importe quelle volonté ait une certaine fin

  • qu’elle veut naturellement,
  • et qu’elle ne puisse pas vouloir le contraire ;

ainsi l’homme naturellement et par nécessité veut le bonheur et il ne peut pas vouloir le malheur.

Cependant,

  • avec le fait que la volonté veut nécessairement sa fin naturelle,
  • elle veut aussi nécessairement les choses sans lesquelles elle ne peut pas atteindre sa fin,
    • si elle les connaît ;

et ce sont les choses qui sont proportionnées à la fin ; par exemple, si je veux la vie, je veux de la nourriture.

(DePot.q1a5)

Oportet enim quod quaelibet voluntas habeat aliquem finem

  • quem naturaliter velit,
  • et cuius contrarium velle non possit ;

sicut homo naturaliter et de necessitate vult beatitudinem, et miseriam velle non potest.

 

  • Cum hoc autem quod voluntas velit necessario finem suum naturalem,
  • vult etiam de necessitate ea sine quibus finem habere non potest,
    • si hoc cognoscat ;

et haec sunt quae sunt commensurata fini ; sicut si volo vitam, volo cibum.

 


 1. -- Voilà une manière de penser qui est totalement à l'opposé de ce qui est proposé par l'air ambiant depuis quelques siècles déjà chez les intellectuels mais maintenant aussi très répandue chez tous. Ce que dit Thomas est effrayant pour l'homme moderne, il pense que Thomas soutient que l'homme n'est pas libre, qu'il est totalement déterminé. Bien sûr rien n'est plus faux. Thomas souligne simplement ce qu'il constate exprimentalement, et ce avec quoi tout un chacun ne peut qu'être d'accord : il existe quantités de choses vis à vis desquelles nous ne sommes pas libres. A commencer par notre rapport au bonheur et notre rapport à une personne aimée.

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Thomas d'Aquin - DeVer.q24a10ad7 - Le libre arbitre ne reçoit pas le plus et le moins

Le libre arbitre,

  • en tant qu’il est dit libre de contrainte (coactione), ne reçoit pas le plus et le moins ;
  • mais s'il on considère par rapport au péché et au malheur (miseria), il est dit dans un état plus libre que dans l'autre.

(DeVer.q24a10ad7)

Liberum arbitrium,

  • secundum quod dicitur liberum a coactione, non suscipit magis et minus ;
  • sed considerata libertate a peccato et amiseria, dicitur in uno statu esse magis liberum quam inalio.

 


 1. -- En principe, le libre arbitre, comme puissance spirituelle, n'est ni limité par ce qu'il choisit, ni quantifiée par la matière. Mais du point de vue ou d'un choix antérieur qui a conduit au péché ou du conditionnement matériel de la vie concrète d'un individu, le libre arbitre peut se trouver dans un état qui ne lui permet plus d'être ce pour quoi il est fait : vouloir le bien en le choisissant. Voir le rapport inégal du libre arbitre à l'égard du bien et à l'égard du mal (III.q34a3ad1).

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