... Troisièmement quant à l'effet. Parce qu'en nous
- il arrive que les mouvements passionnels ne s'arrêtent pas dans l'appétit sensible,
- mais qu'ils entraînent la raison.
Cela ne se produit pas chez le Christ, parce que les mouvements qui conviennent naturellement à la partie charnelle de l'homme restaient dans son appétit sensible de par Sa disposition, de telle manière que la raison n’était en aucun cas empêchée de faire ce qui convenait.
Et c'est ce que dit S. Jérôme:
- "Notre Seigneur, pour montrer qu'il était devenu homme véritable, a éprouvé véritablement de la tristesse ;
- mais, parce que cette passion ne dominait pas son âme, c'est par une propassion qu'il est dit qu'il commença à s'attrister."
- Ainsi, la passion parfaitement intelligée, c'est quand elle domine l'âme, c'est-à-dire la raison ;
- la pro-passion, c'est la passion qui, commencée dans l'appétit sensible, ne s'étend pas ensuite [au-delà].
(III.q15a4)
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Tertio, quantum ad effectum. Quia in nobis
- quandoque huiusmodi motus non sistunt in appetitu sensitivo,
- sed trahunt rationem.
Quod in Christo non fuit, quia motus naturaliter humanae carni convenientes sic ex eius dispositione in appetitu sensitivo manebant quod ratio ex his nullo modo impediebatur facere quae conveniebant.
Unde Hieronymus dicit, super Matth.,
- quod dominus noster, ut veritatem assumpti probaret hominis, vere quidem contristatus est,
- sed, ne passio in animo illius dominaretur, per propassionem dicitur quod coepit contristari,
- ut passio perfecta intelligatur quando animo, idest rationi, dominatur;
- propassio autem, quando est inchoata in appetitu sensitivo, sed ulterius non se extendit.
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