Skip to main content

Thomas d'Aquin - DeVer.q24a10 - Les anges n'ont pas de raison

Parce qu'en fait [les anges] n'ont pas une raison mais un intellect, tout ce qu'ils estiment, ils le reçoivent sous un mode intelligible. (DeVer.q24a10) Quia vero rationem non habent, sed intellectum, quidquid aestimant, per modum intelligibilem accipiunt.


 

  • Dernière mise à jour le .

Thomas d'Aquin - DeVer.q24a1ad2 - L'homme ne choisit pas de la manière dont l'ange ou Dieu choisissent

Personne ne dirait que l’homme n’est pas [doué] de libre arbitre parce qu’il ne peut pas vouloir ou élire à la façon (qualiter) de Dieu ou de l’ange. (DeVer.q24a1ad2) Nullus autem diceret, propter hoc hominem non esse liberi arbitrii, quia non potest talitervelle vel eligere qualiterDeus vel Angelus.

Compléter ce commentaire :

Selon Thomas donc, l'homme a une manière particulière de vouloir et de choisir. Si vouloir ou choisir est une chose, la manière dont nous voulons et dont nous choisissons en est une autre. Mais cette manière particulière n'intervient pas dans le fait que nous sommes doué de libre arbitre. Notre conditionnement physique n'est pas déterminant, ce qui prime est que nous ayons une dimension rationnelle, ce que nous partageons avec Dieu et l'ange. Thomas parle ici en théologien puisqu'il met en parallèle la manière dont nous sommes en mesure d'accomplir des actes méritoires (hors du champs de la nature) et la manière dont nous sommes en mesure d'accomplir des actes simplement politiques (entendre "éthique") qui eux sont bien du ressort de la nature seule.

 

  • Dernière mise à jour le .

Thomas d'Aquin - DeVer.q24a6 - Le libre arbitre est la volonté elle‑même dans son acte d'élection

  • Le libre arbitre ne recouvre pas tout ce qu'est la volonté mais seulement en tant qu'elle élit.
  • ... de même que le délectable et l’honnête,
      • qui incluent la raison de fin,
    • sont objets de la puissance appétitive,
  • de même le bien utile, qui est proprement élu
      • (et cela est patent à partir du nom : car le libre arbitre, comme on l’a dit, est la puissance par laquelle l’homme peut juger librement).

Or, si une chose est dîte principe de ce qu’un acte est fait d’une certaine façon (aliqualiter),

  • il n’est pas nécessaire qu’elle soit purement et simplement (simpliciter) le principe de cet acte,
  • mais il est signifié qu’elle en est le principe d’une certaine façon (aliquiliter) ;
  • de même, en disant que la grammaire est la science du parler correct,
    • on ne dit pas qu’elle est purement et simplement le principe de la parole,
      • car l’homme peut parler sans la grammaire,
    • mais qu’elle est le principe de la correction dans la parole.
  • La puissance qui [fait] que nous jugeons librement ne s’intellige pas
    • de celle qui fait que nous jugeons purement et simplement,
      • ce qui appartient à la raison,
    • mais de celle qui fait (facit) la liberté quand nous jugeons,
      • ce qui appartient à la volonté.

C’est pourquoi le libre arbitre est la volonté elle‑même.

Il ne la dénomme pas

  • absolument,
  • mais dans l'ordre à un acte d’elle,
    • celui d’élire.

(DeVer.q24a6)

  • ... sicut bonum delectabile et honestum,
      • quae habent rationem finis,
    • sunt obiectum appetitivae virtutis,
  • ita et bonum utile, quod proprie eligitur) ;
    • et patet ex nomine : nam liberum arbitrium, ut dictum est, art. 4 huius quaest., est potentia qua homo libere iudicare potest.

Quod autem dicitur esse principium alicuius actus aliqualiter fiendi,

  • non oportet quod sit principium illius actus simpliciter,
  • sed aliqualiter significatur esse principium illius ;
  • sicut grammatica per hoc quod dicitur esse scientia recte loquendi,
    • non dicitur quod sit principium locutionis simpliciter,
      • quia sine grammatica potest homo loqui,
    • sed quod sit principium rectitudinis in locutione.
  • Ita et potentia qua libere iudicamus,
    • non intelligitur illa qua iudicamus simpliciter,
      • quod est rationis ;
    • sed quae facit libertatem in iudicando,
      • quod est voluntatis.

Unde liberum arbitrium est ipsa voluntas.

Nominat autem eam non

  • absolute,
  • sed in ordine ad aliquem actum eius,
    • qui est eligere. 

 

  • Dernière mise à jour le .