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Thomas d'Aquin - I-II.q38a2 - Extérioriser le mal intérieur par les larmes adoucie la douleur

  • Comme si on la diffusait à l'extérieur

Les larmes et les gémissements atténuent naturellement la tristesse. Et cela pour une double raison.

  1. Premièrement, 
    • parce que tout élément nocif enfermé à l'intérieur (interius) afflige davantage (parce que davantage est démultipliée (magis multiplicatur) l’attention (intentio) de l’âme à propos de lui ) ;
    • mais quand à l'extérieur (exteriora) il est dispersé, alors l’attention (intentio) de l’âme se trouve en quelque sorte désagrégée (disgregatur) à l'extérieur et ainsi la douleur intérieure est diminuée.

Et pour cela, quand des hommes qui sont dans la tristesse,

    • manifestent leur tristesse à l'extérieur
        • ou par des pleurs
        • ou par des gémissements
        • ou même par des paroles,
  • [alors] la tristesse est atténuée.

  1. Deuxièmement...

(Somme, I-II.q38a2)

Lacrimae et gemitus naturaliter mitigant tristitiam. Et hoc duplici ratione.

  1. Primo quidem,
    • quia omne nocivum interius clausum magis affligit, quia magis multiplicatur intentio animae circa ipsum,
    • sed quando ad exteriora diffunditur, tunc animae intentio ad exteriora quodammodo disgregatur, et sic interior dolor minuitur.

Et propter hoc, quando homines qui sunt in tristitiis,

    • exterius suam tristitiam manifestant
        • vel fletu
        • aut gemitu,
        • vel etiam verbo,
  • mitigatur tristitia.

  1. Secundo,...

 1. -- mitigant : on a hésité avec adoucir et apaiser. Nousa vons finalement gardé la traduction d'origine : "atténuée". Le terme mitigo, en effet, implique un mélange, quelque chose dont on diminue la réalité en mélengeant avec autre chose. La douleur reste, mais son intensité est alors moindre.

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