Thomas d'Aquin - I.q82a2ad3 - La puissance collative (la capacité de confronter) appartient la raison, non à la puissance sensitive et cela fonde le libre arbitre
La puissance sensitive
n’est pas une puissance collative à propos d'une diversité [de choses] (vis collativa diversorum), comme [l'est] la raison,
mais elle appréhende simplement une [seule chose].
Et
c'est pourquoi selon cette unique [chose] déterminée elle meut l'appétit sensitif.
Mais la raison est confrontation de plusieurs [choses] ; c’est pourquoi,
à partir de cette pluralité (ex pluribus), elle peut mettre en mouvement l’appétit intellectif, à savoir la volonté,
et non à partir d'une seule [chose] par nécessité (non ex uno ex necessitate).
(Somme, I.q82a2ad3)
Vis sensitiva
non est vis collativa diversorum, sicut ratio,
sed simpliciter aliquid unum apprehendit.
Et
ideo secundum illud unum determinate movet appetitum sensitivum.
Sed ratio est collativa plurium, et ideo
ex pluribus moveri potest appetitus intellectivus, scilicet voluntas,
et non ex uno ex necessitate.
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1. -- Pas de mouvement volontaire sans la capacité à confronter de la raison, donc pas d'acte libre.