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Thomas d'Aquin - I.q62a9 - L'in-fini répugne à l'intention, l'intention est à l'égard de la fin

Dans chaque mouvement, l'intention du moteur est de porter dans quelque chose de déterminé, vers quoi il a l'intention de conduire (per-ducere) le mobile. En effet, l'intention est de la fin [= tient son être de la fin - ablatif d'origine], et l'indéfini (infinitum) lui répugne.

Somme, I.q62a9)

In unoquoque motu motoris intentio fertur in aliquid determinatum, ad quod mobile perducere intendit : intentio enim est de fine, cui repugnat infinitum.

 


1. -- Où l'on voit que la fin n'est pas un mot pris au hasard. La fin c'est ce qui est fini, c'est à dire précisément ce qui manque à ce qui est mis en mouvement. Il y a mouvement parce qu'on vise quelque chose qui manque, et ce qui est visée est cet état dans lequel n'existe pas ce manque, quelque chose à quoi il ne manque rien dans son ordre. Donc, intéressant de voir que ce qui est mis en mouvement n'est pas motivé par quelque chose qui serait lui-même en manque mais bien par quelque chose qui est en quelque sorte fini, qui possède quelque chose qui manque à celui qui est mis en mouvement. Le vide ne va pas vers le vide. La puissance ne va pas vers la puissance.

2. -- Infinitum : il faudrait traduire in-fini, non dans le sens infini mais dans le sens de ce qui n'est pas fini, terminé, de ce qui est en défaut de quelque chose.

3. -- "l'intention est de la fin", expression similaire fréquemment utilisée par Thomas à propos du libre arbitre : "l'homme est de libre arbitre (est liberi arbitrii)".

Fin, Intention, In-fini

  • Dernière mise à jour le .