De même que nous ne jugeons pasdes premiers principes en les examinant,
mais que nous y assentons (assentimus) naturellement et examinons toutes les autres choses d’après eux ;
ainsi, dans le domaine de l’appétit, nous ne jugeons pasde la fin ultime par un jugement de discussion ou d’examen,
mais nous l’approuvons naturellement (naturaliter approbamus),
et c’est pourquoi il n’y a pas sur elle élection, mais volonté.
(DeVer.q24a1ad20)
Sicut de primis principiisnon iudicamus ea examinantes,
sed naturaliter ei assentimus, et secundum ea omnia alia examinamus;
ita et in appetibilibus, de fine ultimonon iudicamus iudicio discussionis vel examinationis,
sed naturaliter approbamus,
propter quod de eo non est electio, sed voluntas.
1. -- in appetibilibus : dans les choses possiblement objets de désir, c'est le domaine de l'agir, de l'action en relation à un bien que nous recherchons.
2. -- Nous ne décidons pas si nous voulons être heureux, nous constatons que nous le voulons naturellement.
Les puissances rationnelles peuvent se porter sur des opposés dans ces [choses] auxquelles elles ne sont pas ordonnées naturellement (non ordinantur naturaliter) ;
mais quant à ces [choses] auxquelles elles sont ordonnées naurellement, elles ne peuvent se porter sur des opposés.
L'intellect, en effet, ne peut pas ne pas assentir (assentire) aux principes naturellement connus ;
et de même la volonté ne peut pas ne pas adhérer (adhaerere) au bien en tant qu'il est un bien,
parce qu'elle est naturellement ordonnée au bien comme à son objet.
(Somme, I.q62a8ad2)
Virtutes rationales se habent ad opposita in illis ad quae non ordinantur naturaliter,
sed quantum ad illa ad quae naturaliter ordinantur, non se habent ad opposita.
Intellectus enim non potest non assentire principiis naturaliter notis,
et similiter voluntas non potest non adhaerere bono inquantum est bonum,
quia in bonum naturaliter ordinatur sicut in suum obiectum.
Mettre cette déclaration "les facultés rationnelles (...) ne peuvent être ordonnées par nature à des objets opposés" en regard des propositions de Duns Scot sur les opposés objets de la volonté.