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Thomas d'Aquin - I.q1a1ad2 - Philosophie et théologie peuvent atteindre un même objet

  • Il existe une théologie strictement philosophique

Rien n’empêche donc que les choses (rebus) mêmes

  • dont traitent les sciences philosophiques,
    • selon qu’elles sont connaissables par la lumière de la raison naturelle,
  • soient traitées par une autre science,
    • selon que [ces choses] sont connues par la lumière de la révélation divine.

D'où la théologie qui relève de la doctrine sacrée differt selon le genre de la théologie qui est posée comme partie de la philosophie.

(I.q1a1ad2)

Unde nihil prohibet de eisdem rebus,

  • de quibus philosophicae disciplinae tractant
    • secundum quod sunt cognoscibilia lumine naturalis rationis,
  • et aliam scientiam tractare
    • secundum quod cognoscuntur lumine divinae revelationis.

Unde theologia quae ad sacram doctrinam pertinet, differt secundum genus ab illa theologia quae pars philosophiae ponitur.

 


1. -- Ceci ne recoupe pas la vision franciscaine des choses au XIII et XIVème siècles. Ni Duns Scot ni même Bonaventure n'auraient pu s'exprimer en ces termes. L'époque était à l'extrême méfiance à l'égard des prétentions de certains penseurs dont on pensait qu'ils voulaient priver la théologie révélée de ces prérogatives.

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Thomas d'Aquin - I.q62a8ad2 - La volonté peut se porter sur des opposés SI ils ne sont pas ordonnés naturellement

  • Les puissances rationnelles peuvent se porter sur des opposés dans ces [choses] auxquelles elles ne sont pas ordonnées naturellement (non ordinantur naturaliter) ;
  • mais quant à ces [choses] auxquelles elles sont ordonnées naurellement, elles ne peuvent se porter sur des opposés.
  • L'intellect, en effet, ne peut pas ne pas assentir (assentire) aux principes naturellement connus ;
  • et de même la volonté ne peut pas ne pas adhérer (adhaerere) au bien en tant qu'il est un bien,
    • parce qu'elle est naturellement ordonnée au bien comme à son objet.

(Somme, I.q62a8ad2)

 
  • Virtutes rationales se habent ad opposita in illis ad quae non ordinantur naturaliter,
  • sed quantum ad illa ad quae naturaliter ordinantur, non se habent ad opposita.
  • Intellectus enim non potest non assentire principiis naturaliter notis,
  • et similiter voluntas non potest non adhaerere bono inquantum est bonum,
    • quia in bonum naturaliter ordinatur sicut in suum obiectum.

Mettre cette déclaration "les facultés rationnelles (...) ne peuvent être ordonnées par nature à des objets opposés" en regard des propositions de Duns Scot sur les opposés objets de la volonté.

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Thomas d'Aquin - III.q85a1ad3 - Vouloir l'impossible est stupide

Avoir la douleur de ce qui a d'abord été fait, avec l'intention de tenter que ce qui a été fait n'ait pas existé, serait sot.

Somme, III.q85a1ad3

Dolere de eo quod prius factum est cum hac intentione conandi ad hoc quod factum non fuerit, esset stultum.

 


1. -- Dolere : d'autres ont traduit par "Regretter".

2. -- Autrement dit, pour Thomas, vouloir l'impossible est stupide. Ce ne sera pas le cas pour Duns Scot qui cherchera à montrer, à l'occasion de propos sur la chute du diable, qu'il est possible de vouloir l'impossible ; et pour le diable, de vouloir être Dieu alors qu'il sait ne pas être Dieu et qu'il est impossible de le devenir.

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Thomas d'Aquin - L'homme peut tendre à Dieu plus en subissant son attraction que par le jugement de sa raison - I-II.q26a3ad4

Certains ont posé, jusque dans la volonté même, que le nom d'amour est plus divin que le nom de dilection,

  • parce que l'amour implique une certaine passion, d'autant plus qu'il l'est dans l'appétit sensitif ;
  • tandis que la dilection présuppose le jugement de la raison.

Mais l'homme peut tendre à Dieu

  • plus par amour, passivement attiré (attractus) d'une certaine manière par Dieu lui-même,
  • que sa propre raison ne peut l'y conduire, ce qui relève de la raison de dilection, comme cela a été dit.

Et à cause de cela, l'amour est plus divin que la dilection. 

(Somme, I-II.q26a3ad4)

Aliqui posuerunt, etiam in ipsa voluntate, nomen amoris esse divinius nomine dilectionis,

  • quia amor importat quandam passionem, praecipue secundum quod est in appetitu sensitivo;
  • dilectio autem praesupponit iudicium rationis.

 

  • Magis autem homo in Deum tendere potest per amorem, passive quodammodo ab ipso Deo attractus,
  • quam ad hoc eum propria ratio ducere possit, quod pertinet ad rationem dilectionis, ut dictum est.

Et propter hoc, divinius est amor quam dilectio.

Ce passage est de première importance pour montrer tout ce qui oppose Duns Scot à Thomas !

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