[Les puissances appétitives inférieures]
Les puissances appétitives inférieures, c’est‑à‑dire l’irascible et le concupiscible, ont besoin d’habitus pour être perfectionnées par les vertus morales.
En effet, que leurs actes soient modérés,
- cela n'excède pas la nature humaine,
- mais cela excède la force des puissances susdites.
Il est donc nécessaire que ce qui appartient à la puissance supérieure, c’est‑à‑dire à la raison, soit imprimé en elles ; et cette empreinte même de la raison dans les puissances inférieures accomplit formellement (formaliter) les vertus morales.
[La puissance affective supérieure]
Mais la puissance affective supérieure
- n’a pas de cette manière besoin d’un habitus particulier,
- car elle tend naturellement vers le bien qui lui est connaturel, comme vers son objet propre.
D'où aussi est‑il seulement requis, pour qu’elle veuille le bien, qu’il lui soit montré par la puissance cognitive.
(DeVer.q24a4ad9)
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Appetitivae inferiores, scilicet irascibilis et concupiscibilis, habitibus indigent, unde perficiuntur virtutibus moralibus.
Quod enim actus eorum moderati sint,
- non excedit naturam humanam,
- sed excedit vim dictarum potentiarum.
Unde oportet quod id quod est superioris potentiae, scilicet rationis, eis imprimatur ; et ipsa sigillatio rationis in inferioribus viribus formaliter perficit virtutes morales.
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Affectiva autem superior
- non indiget hoc modo aliquo habitu,
- quia naturaliter tendit in bonum sibi connaturale sicut in proprium obiectum.
Unde ad hoc quod velit bonum, non requiritur nisi quod ostendatur sibi per vim cognitivam.
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