Thomas d'Aquin - DeVer.q24a4 - Ni juger, ni juger librement n'est un habitus
Passage dans lequel les mots
- vis,
- potentiae,
- potestate
sont à distinués.
[L’acte de juger simple ne nécessite pas d'habitus] Juger,
[L’acte de juger librement ne change rien]
Car une chose est dîte se faire librement (libere) lorsqu’elle est au pouvoir (potestate) de celui qui fait. Or, qu’une chose soit en notre pouvoir, cela est en nous
Voilà pourquoi l’expression de libre arbitre ne désigne pas un habitus, mais
En effet, l’acte d’élection est produit ainsi, c’est‑à‑dire de l’une d’elles en relation (ordinem) à l’autre (...). De ce qui précède ressort aussi le motif pour lequel certains ont prétendu que le libre arbitre était un habitus. En effet, certains ont affirmé cela à cause de ce qui est ajouté par le libre arbitre à la volonté et à la raison, c’est‑à‑dire la relation (ordinem) de l’une à l’autre. Mais cela ... (DeVer.q24a4) |
[ ] Iudicare,
[ ]
Nam secundum hoc aliquid libere fieri dicitur quod est in potestate facientis. Esse autem aliquid in potestate nostra inest nobis
Et ideo liberum arbitrium habitum non nominat, sed
Sic enim actus electionis progreditur, ab una scilicet earum per ordinem ad aliam (...). Patet etiam ex dictis, unde quidam moti sunt ad ponendum liberum arbitrium esse habitum. Quidam enim hoc posuerunt propter id quod superaddit liberum arbitrium super voluntatem et rationem, scilicet ordinem unius ad alteram. Sed hoc ...
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1. -- Bien comprendre cette ordre entre volonté et raison ...
2. --
- Nous n'acquérons pas le jugement comme nous acquérons le courage. Juger que cette table-ci existe ne demande pas d'entraînement, alors que le courage, comme tous les habitus, demande à être exercé pour être acquis. C'est à force d'actes courageux que les actes courageux deviennent faciles à poser, comme une seconde nature ajoutée. Pour celui qui en fait usage, juger ou juger librement sont des puissances naturelles à disposition, et ce non par une seconde nature ajoutée.
- On note que Thomas glisse du terme de libre arbitre au terme d'élection, ce qui montre bien la force du lien qui les lie, le second étant l'acte propre du premier.
- Préciser ceci : Le libre arbitre est issu d'une puissance de la volonté ou de la raison, d'un ordre de l'une avec l'autre. L'élection est produite dans un ordre entre la volonté et la raison. Plus loin Thomas dit que le libre arbitre ajoute un ordre entre volonté et raison." Ce passage dans lequel Thomas semble hésiter à la suite d'Aristote trouve une réponse très claire en q24a6 et les rép. - Voir aussi Somme, I.q83a3).
Puissance, Raison, Libre arbitre, Volonté, Jugement, Habitus
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