Nous l'avons dit, l'amour signifie une certaine co-aptation de la puissance affective à un certain bien.
[A. Réponse du côté de la forme]
[a. Quand il y a co-aptation à un vrai bien]
- Or rien de ce qui a été co-apté à quelque chose qui lui convient ne s'en trouve blessé,
- mais bien plutôt, si cela est possible,
- il progresse,
- et s'améliore.
[b. Quand il y a co-aptation à un bien qui ne con-vient pas]
Au contraire, ce qui veut s'adapter à ce qui ne lui convient pas en est blessé et détérioré.
- Donc, l'amour du bien qui convient perfectionne et améliore celui qui aime ;
- l'amour du bien qui ne convient pas blesse et détériore.
- C'est pour cela que l'homme est perfectionné et rendu meilleur surtout par l'amour de Dieu,
- tandis qu'il est blessé et détérioré par l'amour du péché, selon ces mots d'Osée (9, 10) : "Ils sont devenus abominables comme l'objet de leur amour."
Cela doit s'entendre de l'amour au point de vue de ce qu'il y a de formel en lui, c'est-à-dire de l'appétit.
[B. Réponse du côté de la matière]
[a. Néanmoins, l'amour peut blesser à cause du lien âme/corps]
Quant à l'aspect matériel de la passion amour, à savoir une certaine modification corporelle,
- il arrive que l'amour blesse, à cause d'un certain excès,
- comme cela arrive
- dans l'activité sensorielle,
- et en tout acte d'une puissance de l'âme qui s'exerce avec modification de l'organe corporel.
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Sicut supra dictum est, amor significat coaptationem quandam appetitivae virtutis ad aliquod bonum.
A.
- Nihil autem quod coaptatur ad aliquid quod est sibi conveniens, ex hoc ipso laeditur,
- sed magis, si sit possibile,
B.
Quod vero coaptatur ad aliquid quod non est sibi conveniens, ex hoc ipso laeditur et deterioratur.
- Amor ergo boni convenientis est perfectivus et meliorativus amantis,
- amor autem boni quod non est conveniens amanti, est laesivus et deteriorativus amantis.
- Unde maxime homo perficitur et melioratur per amorem Dei,
- laeditur autem et deterioratur per amorem peccati, secundum illud Osee IX, facti sunt abominabiles, sicut ea quae dilexerunt.
Et hoc quidem dictum sit de amore, quantum ad id quod est formale in ipso, quod est scilicet ex parte appetitus.
C.
Quantum vero ad id quod est materiale in passione amoris, quod est immutatio aliqua corporalis,
- accidit quod amor sit laesivus propter excessum immutationis,
- sicut accidit
- in sensu,
- et in omni actu virtutis animae qui exercetur per aliquam immutationem organi corporalis.
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