Thomas d'Aquin - DeVer.q10a4 - EN COURS - L'être de la forme par laquelle on connaît n'est pas l'être de la chose connue
[Point de vue de la connaissance] Le mode de connaissance d’une certaine chose [existante] se fait selon la condition de celui qui connaît, en qui la forme est reçue selon son mode [d’être]. [Point de vue de la res (de la chose existante)] En revanche, il ne faut pas [nécessairement] que la réalité connue (res cognita) soit
d'où, rien n'empêche que, par des formes qui existent immatériellement dans l'esprit, des choses matérielles (res materiales) soient connues. (DeVer.q10a4) |
[] Modus cognoscendi rem aliquam, est secundum conditionem cognoscentis, in quo forma recipitur secundum modum eius. [] Non autem oportet quod res cognita sit
unde nihil prohibet, per formas quae in mente immaterialiter existunt, res materiales cognosci.
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1.-- Puisque la chose connue et ce par quoi on connaît ne sont pas la même chose, alors on peut connaître une chose matériel par le moyen d'une chose immatérielle. En effet, si la chose connue et la forme par laquelle on la connaît étaient toutes deux matérielles, on ne pourrait connaître que matériellement, c'est à dire comme les animaux limités à la connaissance sensible. Cette affirmation répond à la question posée dans l'article 4 : "l'esprit peut-il connaître des réalités matérielles ?".
2. -- Mais la chose importante à retenir ici, c'est qu'il ne faut pas réduire la chose connue à la manière dont on la connaît ; ce n'est pas parce qu'on connaît à travers une forme qu'on doit réduit la chose à une forme. Grâce au jugement, on peut retourner à la chose au delà de la forme : "ceci est un arbre". Si on ne se sert pas du jugement, on est contraint d'en rester à la forme appréhendée, et donc à un idéalisme. Platon. Descartes. Kant.
Raison, Fin, Moyen, Ordre, Conférer (Confrontation, Collation, Vis Collativa), Appétibilité, Induction, Différence spécifique
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